Science Po Bordeaux, UWI, l’Université des Antilles : Le programme FIFCA par un jamaïcain

Martin Klôwè -Bordeaux

Jevon  est un étudiant jamaïcain de Science Po Bordeaux, aujourd’hui inscrit dans un master de relation internationale, le jeune homme partage avec nous le déroulement de son intégration dans le programme FIFCA (filière France-Caraïbe).

Passer par le lycée de Manchester ( Jamaïque), avant d’entamer un bachelor en relation  internationale au campus de Mona d’UWI. Le jeune homme admet sans détour avoir visé le programme FIFCA de Science Po Bordeaux dès son entrée à l’université. Fasciné par la culture française ce programme conjoint entre l’IEP de Bordeaux, l’université des Antilles et UWI en Jamaïque, dont l’accès ce fait à bac + 1 lui permet de bénéficier d’une formation au sein des trois institutions en passant en moyenne un an sur le même site ( année 1 à Bordeaux , année 2 en Martinique, année 3 à Bordeaux , année 4 en Jamaïque et la dernière année à Bordeaux) tout en étant sanctionné de 3 diplômes et d’une connaissance solide des Caraïbes au terme du programme.  

Il se décrit comme une personne ouverte d’esprit, optimiste mais surtout réaliste  » je regarde les choses et je les vois comme elles sont, je n’ai pas envie de regarder ni dans le bon ni dans le mauvais côté « . Jevons est également un ambassadeur étudiant d’UWI. C’est un poste créé par l’institution pour informer et étendre son rayonnement dans les caraïbes dans une logique d’intégration régionale (CARICOM) mais également à l’international, un grand nombre d’ambassadeurs-étudiants  travaillent sous la direction du président de l’université.


Questions réponses

Pourquoi t’être orienté dans les relations internationales ?

J’ai choisi les relations internationales parce que je suis intéressé par la manière dont les pays et institutions interagissent. » Pourquoi les États-Unis agissent ainsi ? Pourquoi la Russie fait cela ?  » De plus j’aime la diplomatie. Ce sont les principales raisons de mon choix.

Mais pourquoi avoir choisi le programme FIFCA en particulier ?

Premièrement je voulais aller en France ! Et puis à la fin du programme tu as deux licences (bachelor) et deux masters (dans le cas des étudiants jamaïcains). Donc je suis en France et à la fin je suis diplômé, c’est globalement  pour ça je l’ai choisie.

Patio de Science Po Bordeaux  

D’où te vient cette francophilie?

Eh bien, depuis le lycée. J’aime la culture française, mes cours de français , c’est ce qui m’a poussé à me donner à l’école et d’être accepté en FIFCA

Peux-tu décrire ton arrivé à Bordeaux depuis Kingston, donne-nous un aperçu du voyage de base d’un étudiant jamaïcain pour la France ? 

Alors pour venir en France c’est vraiment difficile, pas le voyage mais les démarches administratives. Il faut rassembler énormément de document juste pour avoir le visa, le DSE pour aller au  CROUS. C’était énormément de travaille. Il faut envoyer beaucoup de documents, un truc que j’ai retenu avec les Français c’est qu’ils n’aiment pas faire les choses en ligne il préfère le papier, en Jamaïque nous n’avons pas ça, nous faisons nos affaires en ligne, tu remplis et envoie les documents en ligne. Ça c’était la première chose, après c’est avoir le visa, mais ça va. Enfin il y a le voyage qui est très long, il n’y a pas de vol direct, avec mes amis nous sommes parties pour Miami puis Bruxelles puis Bordeaux, ça prend deux jours.

Campus de Mona , Jamaïque

            Ça a dû coûter énormément ?

 Oui, pour Bordeaux depuis la Jamaïque en aller simple cela coûte 600 euros, pour revenir c’est 1200 euros.

Sachant que dans le mondeAnglo-saxon les universités sont payantes comment cela se passe au niveau des frais d’université étant quand même rattaché à UWI ?

En effet, c’est 2090 dollars jamaïcains par an donc un peu moins de 1900 euros.

Comment s’est passé ton intégration à Bordeaux et en France, le logement, la culture ?

Campus de Mona,, Jamaïque 

Pour le logement nous sommes logés au CROUS donc c’était facile, c’est 243 euros par mois. La culture française est bien, la seule chose avec laquelle j’ai encore des problèmes c’est la paperasse pour l’assurance étudiante, pour la CAF, la banque, la CROUS, ça fait beaucoup. L’intégration dans la société n’était pas difficile, une fois que tu as pris tes marques ça va, c’était une intégration en douceur. Et la nourriture est bonne et le vin incroyable.

N’as-tu pas reçu de bourse de ton gouvernement ou d’une organisation ?

Durant la première année on reçois une bourse de Total Jamaïque , c’est la compagnie française. Ça a couvert le logement, l’installation, la nourriture, elle était de 6000 euros, ils ont été vraiment généreux, mais cette année il n’y en a plus pour nous, c’était uniquement pour la première année.

Comment ce sont déroulés  les premiers moments avec les autres étudiants du programme ?

Les autres étudiants du programme  avaient que nous n’étions pas des francophones et nous ont aidé dès que nous avions des difficultés.

T’es-tu senti plus proche des Antillais ?

Je ne sais pas vraiment.  Quand nous étions en Jamaïque nous-nous disions que  la Martinique et la Guadeloupe sont dans la caraïbe, et que nous étions voisins. Mais quand nous sommes arrivés en France, nous avons compris qu’ils étaient français. Je suis un peu troublé parce que oui, ce sont nos voisins, mais l’articulation France, Guyane, Martinique, Guadeloupe est encore confuse pour moi.

Trouves-tu que les cours à Science po Bordeaux  sont donnés de façon différentes du système jamaïcain  ?

C’est très différent, en Jamaïque les professeurs mettant les informations sur le net puis ils explicitent en classes.  Ce n’est pas le cas en France où le professeur parle et les élèves tapent tout ce qu’il raconte. En Jamaïque les professeurs veulent que vous pensiez et non pas juste écrire et répéter ce qu’ils racontent. Tu penses indépendamment et tu viens avec tes propres idées. Dans le système anglo-saxon on te force à penser en-dehors d’une case alors que dans le système français si le professeur dit que c’est comme ça alors c’est comme ça. Pour nous c’est très difficile.

Peux-tu nous parler de ton année en Martinique ?

C’était , un peu différent de mes attentes mais ça allait. En étant à Bordeaux je me  disais que ça serait similaire parce l’île fait partie de la France,  mais quand je suis arrivé c’était un environnement complètement différent de la France. Premièrement le transport en commun, le système de bus n’est pas tout à fait au point. En France tu as juste à prendre le tram ou le bus pour arriver à destination, en Martinique pas vraiment.

Néanmoins l’université est presque que comme en Jamaïque. Ce n’est pas la même chose mais ça s’en rapproche. Les professeurs là-bas te prennent en compte et écoutent ce que tu as à dire, ce que tu dis à de la valeur. Enfin, les professeurs sont très bien à Bordeaux mais ceux de Martinique sont plus ouvert d’esprit et plus sympathiques (rire).

Bibliothèque universitaire du Campus de Schoelcher 

Comment as-tu été reçu ? 

Très bien , je pense que les Caribéens sont généralement des gens très accueillants, pas comme les Parisiens. J’ai le souvenir de cette femme qui m’a conduit à mon bus quand j’étais perdu. Les gens étaient généralement contents de savoir qu’il y avait un jamaïcain dans leur pays. 

Quels bons et mauvais souvenirs  retiens-tu de la Martinique en tant que jamaïcain ?

En mauvais souvenir le système de bus parce qu’il est  très difficile de bouger à droite à gauche en Martinique et c’est problématique. En Jamaïque il y a beaucoup de moyens de transports. Tu peux prendre le taxi (1 euro) et le bus pour  pas cher. Même si comme en Martinique les bus ne sont pas à l’heure, tu as toujours une deuxième option. En Martinique tu ne peux pas toujours aller visiter les lieux que tu aimerais.

Le bon côté, c’est la proximité de la mer. Partout où tu vas en Martinique tu peux voir la mer, je la voyais depuis ma chambre.

          Les plages ?

Elles sont clairement plus belle en  Jamaïque. Le sable chez moi et blanc comme neige, et l’eau est bleue azure , je n’ai pas de doute là-dessus (rire) !

          As-tu fait d’autres activités ?    

Oui, j’ai été au tunnel Didier. En revanche je ne suis pas aller au carnaval parce que j’avais de grandes attentes  en matière de carnaval et je ne voulais pas être déçu. L’un de mes compatriotes y est allé et m’a dit que ça n’avait rien à voir. Les fêtes en Jamaïque sont plus intenses bien que les musiques en soirée en Martinique soient similaires, reggae, dancehall, etc.

Comment as-tu trouvé le coût de la vie ?

J’ai trouvé qu’en Martinique la vie était très chère, je n’imaginais pas que du pain pouvait avoir ce prix (rires). Je ne sais pas pourquoi tout coûte si cher en Martinique.

Que compte-tu faire à l’issue du programme après l’obtention de tes masters ?

Eh bien j’ai prévu de faire un doctorat en relation internationale, parce que je veux devenir professeur et je compte le passé en Corée du Sud car j’adore la culture coréenne.

On souhaite à Jevons une bonne continuation !   

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