Chantal est une saint-martinoise confinée dans la partie française de l’île. Entre télé-travaille et jardinage elle nous partage son quotidien.
Interview de Gabrielle Buddoo.
Peux-tu me décrire la situation à Saint-Martin?
C’est difficile de donner une description exacte de ce qui se passe parce que je suis moi-même en isolement. Je pense que la plupart des gens respectent les règlements. Il y a un confinement obligatoire durant lequel nous devrions rester à la maison et ne sortir que pour les besoins essentiels. Les personnes qui doivent quitter leur maison doivent avoir un document indiquant l’objet, daté et signé. Le document est reporté en fonction de l’objectif du voyage.
Je suis confiné chez moi depuis le 18 mars. Mon lieu de travail est fermé au public, mais je vais à l’occasion pour vérifier les courriels et m’occuper de certaines démarches administratives. Ils ont mis en place certaines mesures pour éviter l’infection : confinée à votre bureau, seulement 7-8 personnes sont dans le bureau en même temps, des mesures d’assainissement rigoureuses, etc.
C’est le cas pour moi, mais j’ai une amie qui travaille dans une banque et qui doit y aller tous les jours.Ils sont fermés au public, mais elle continue de travailler et garde les mêmes heures comme en temps normal. Je suis censé commencer à travailler à distance bientôt au lieu d’avoir à retourner au bureau.

À part le travail, comment passes-tu le temps en ce moment ?
Je suis du côté français de l’île. J’ai commencé quelques nouvelles activités. Je passe du temps sur les réseaux sociaux et entre autres choses en ligne, mais pas toute la journée. Sinon je lis et le matin, je fais des promenades (chose encore autorisée) en évitant d’avoir des contacts avec n’importe qui. On peut marcher jusqu’à 1 km de la maison et tôt le matin, quand il n’y a pas beaucoup de gens dehors. Je regarde des vidéos principalement sur la création d’ entreprise en ligne ou des séminaires. J’ai participé à plusieurs formations en ligne via Zoom. Sinon, je passe mon temps à jardiner surtout l’après-midi.

Comment vois-tu l’avenir ?
J’ai l’impression que beaucoup de choses vont changer, mais je ne sais pas comment. J’essaie de ne pas m’inquiéter et de trop stresser à ce sujet. J’essayer de – pas vraiment de vivre au jour le jour – mais de garder ma santé mentale. Je sais que pour beaucoup de gens c’est un moment vraiment difficile, mais ça n’a pas été insupportable pour moi. Mais je pense beaucoup aux personnes victimes de violence, aux sans-abri et aux personnes déprimées qui doivent sortir pour avoir des interactions sociales pour se débrouiller. Je suis devenu plus ouvert à l’idée de cours et de sports en ligne. Je crains un peu qu’il y ait un vaccin obligatoire, des choses comme ça.
J’ai vécu à Anguilla il y a quelques mois et il y avait des gens qui exploitaient des entreprises à distance. Cela était possible avant, mais je pense que maintenant qu’il y aura plus de gens qui s’y résoudront. Je pense qu’en se remettant de tout cela, plus de personnes venant de la Caraïbe seront ouvertes à l’idée de faire des affaires en ligne. Donc, je pense que plus d’entreprises en ligne vont émerger.

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