Mac Naguirre Suares est un tout nouveau professeur de Maths dominiquais. Du haut de ses 27 ans il débute en tant que professeur non-qualifié au Goodwill Secondary School. Il revient avec nous sur son parcours durant lequel il a tour à tour été athlète professionnel du 800 1500 M et un technicien spécialisé dans l’électronique.
Questions/Réponses
Comment êtes-vous devenu enseignant ? Les sujets du CSTC et de l’ACEP que vous avez étudiés au secondaire ont-ils eu une influence quelconque sur ce choix de carrière ?
Pour être honnête, je n’étais pas au très au fait des démarches pour devenir professeur. Au début, je souhaitais devenir inventeur, ce qui était assez difficile. Je suis donc devenu un technicien qualifié et j’ai travaillé dans une entreprise pendant sept ans. Après un certain temps, j’ai dû passer à autre chose. En cherchant un nouvel emploi, le poste de « professeur de mathématiques » m’a été proposé. Ne remplissant pas actuellement tous les critères pour être enseignant j’ai un statut d’enseignant non qualifié dans une école secondaire.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un enseignant non qualifié ? Quelles sont les différences avec un enseignant qualifié ?
Les professeurs qualifiés ont plus d’avantages que les professeurs non qualifiés. Ils sont plus susceptibles de trouver un emploi sur le terrain. Cela dit, je crois énormément au destin et je crois que cela a joué un rôle majeur dans ma présence ici.
Vous avez déjà parlé de l’électronique de pointe. Avez-vous reçu une formation officielle à ce sujet, si oui où ?
J’ai fréquenté le Dominica State College de 2008 à 2011. Comme je l’ai déjà dit, je voulais être un inventeur. Quoi qu’il en soit, j’ai choisi l’électronique en raison de la dépendance du monde à la technologie. J’aime aussi travailler avec mes mains. Par conséquent, au collège, j’ai choisi l’électronique et les mathématiques. C’était très perspicace et j’ai acquis les bases et des éléments avancés ainsi que l’utilisation des appareils électroniques.
Travaillez-vous dans une école publique ou privée ? Pourriez-vous également indiquer les différences qui peuvent exister en tant qu’enseignant non qualifié travaillant dans l’un ou l’autre de ces types d’écoles ?
Je travaille dans une école publique. Je ne suis pas tout à fait sûr des différences en tant qu’enseignant non qualifié, cependant, la norme pour les écoles publiques par rapport aux écoles privées est pratiquement la même que partout ailleurs. Les écoles privées n’appartiennent pas au gouvernement, elles peuvent coûter cher et ont accès à plus de ressources.
Pourquoi avez-vous choisi d’enseigner les mathématiques au lieu d’études techniques ?
Je voulais enseigner l’ingénierie électronique. Cependant, l’occasion ne s’est jamais présentée. Je ne connaissais pas non plus les procédures à suivre pour y parvenir. Il y avait une ouverture pour un professeur de mathématiques et je viens juste de postuler pour cela.
Je me souviens qu’à l’époque de l’ouragan Maria en 2017, de nombreuses écoles n’ont pas pu accueillir d’élèves pendant plusieurs semaines. En tant qu’enseignant, pouvez-vous décrire l’atmosphère en ce moment ?
L’école a dû être déplacée à cause de l’ouragan. Malheureusement, je ne connais pas grand-chose à cette situation telle qu’elle était avant que je commence à travailler à l’école. J’ai commencé à travailler en janvier 2019 et l’ouragan a eu lieu il y a plus d’un an. Après l’ouragan Maria, l’école a été complètement détruite. Cela a créé des tensions entre les étudiants et le personnel. L’école a dû être déplacée pour les séances de l’après-midi. Cela a causé beaucoup de problèmes aux étudiants car il y avait aussi une contrainte de temps. En tant que professeurs, nous souhaitons réellement que l’école soit rénovée ou reconstruite, ou pour le moins nous voudrions faciliter les séances du matin des étudiants.

Vous avez mentionné qu’il y a des étudiants qui résident dans des villages et doivent parfois prendre des bateaux (ou est-ce un bus ?) pour aller à l’école. Pensez-vous qu’il faut plus d’écoles pour que ces enfants aient accès ou peut-être de meilleurs moyens de transport ?
Eh bien, je pense qu’il faut plus d’écoles, mais surtout à cause de la disparité des capacités d’apprentissage des élèves. Les étudiants apprennent à des rythmes différents. Il est injuste pour les étudiants qui apprennent à un rythme plus rapide d’avoir à s’adapter et il est plus difficile pour ceux qui apprennent à un rythme plus lent, d’essayer de rattraper leur retard.
Pensez-vous que les antécédents sociaux des élèves ont une influence sur leur taux de performance ? C’est-à-dire que les étudiants les plus pauvres sont plus susceptibles d’être plus lents d’un point de vue académique ? Et pour ces étudiants, reçoivent-ils de l’aide ? Peut-être sous forme de bourses ou même de leçons supplémentaires ?
Eh bien oui. Malheureusement, je pense que les étudiants les plus pauvres ont plus de mal à s’adapter au programme. Peut-être par manque de ressources. Des bourses sont disponibles pour les étudiants qui réussissent l’entrée commune [Common Entrance (Entrée commune) est un examen que l’élève doit passer pour pouvoir accéder à l’enseignement secondaire]. Bien sûr, il y a des limites et des exigences. Cependant, pour recevoir une aide autrement, une demande devrait être faite au gouvernement. Il existe également une organisation appelée Trust Fund Education qui offrira également des subventions. D’autres sponsors mineurs existent également, mais il faut toujours plus de ressources.
Le mot de la fin
Mon conseil aux enseignants est de trouver une stratégie qui fonctionne. Un projet qui encouragera les étudiants à vouloir apprendre, ce qui suscitera le désir d’acquérir le plus de connaissances possibles. Pas simplement parce que vous voulez qu’ils travaillent, mais parce qu’ils veulent faire le travail. Par exemple, de nombreux enfants aiment les autocollants. Leur utilisation était donc un bon moyen de s’assurer que les élèves sont intéressés et travaillent.
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