Coco , le Uber made in Martinique

Martin Klôwè -Bordeaux

Yacov Asaraf est le jeune martiniquais à l’origine de l’application de mise en relation de chauffeurs et clients Coco. Ayant passé la plus grande partie de sa vie sur l’île , du haut de ses 24 ans le jeune homme affirme que la volonté de créer et d’entreprendre aux Antilles a toujours été une évidence. Il passe son bac S au lycée de Bellevue à Fort de France puis entreprend une licence d’informatique à l’ex UAG (Université des Antilles et de la Guyane). Durant ses années licences il apprend le code , créer des applications tout en se spécialisant peu à peu (une L2 informatique et mathématique et une L3 professionnelle d’application mobile et système embarqué). Lui que le domaine du numérique a toujours passionné, assouvi pleinement sa passion  et termine majeur de promo.

« J’étais un peu un geek »

Tout en continuant ses études, Yacov avait créé plusieurs sites qu’il vend. Il crée également des sites de ventes en ligne d’appareils électroménagers et de vêtements aussi bien en Martinique qu’en Guadeloupe. Une fois sa licence terminée le jeune homme par en Israël afin d’intégrer un master en cybersécurité .Il jongle entre son master et la création d’ applications tout en en avançant sur ses propre projets.

« En cybersécurité ils sont vraiment en avance, j’essaye d’apprendre des choses avec eux » 


Questions/Réponses

Pourquoi le nom coco ?

(Rires) Je sais ce que signifie coco* aux Antilles, ce n’est pas très innocent. À un moment on voulait appeler l’application CocoCar mais c’était un peu nul du coup on a gardé Coco. Et puis les cocotiers sont un peu « l’emblème » de la Martinique et cela rappelle les caraïbes.

*(Koko en créole antillais désigne la verge ) 

D’où par le projet Coco ?

J’avais toujours voulu créer un truc sympa pour la Martinique , j’étais parti aux Etats-Unis et là-bas j’ai pu me déplacer sans avoir à louer de véhicule grâce à Uber. Je m’étais dis que  la Martinique avait un problème de transport et qu’il faudrait faire un « Uber » local. J’ai créé une première application, gratuite mais trop compliquée mais les gens ont commencé à adhérer, ça m’a encouragé, ils étaient enthousiastes. Même si pour l’instant le projet n’est pas vraiment rentable,  il y a moyen de faire quelque chose et puis je pouvais compter sur le partage de la communauté ; les gens partagent pour faire se développer l’économie du pays. J’étais vraiment content de me rendre compte que tout le monde était vraiment ouvert.

De là j’ai embauché une grosse équipe de 50 développeurs, de community manager et de designers d’un peu partout dans le monde. On tenait à faire quelque chose pour les Antilles qui ne soit pas Uber et qui claque avec une bonne culture d’entreprise.

Quand est sortie l’application ?

Le 14 juillet 2018 on a décidé de sortir l’appli parce que c’était terminé et en amont on avait préparé la communication avec des vidéos et des images afin que cela plaise et que les gens puissent s’identifier. Pour que les gens voient que  ce n’était pas juste un projet et que le truc marchait déjà. Depuis c’est en train de prendre et j’en suis très content, même si ce n’est pas encore rentable, comme tous les grands projets.Je suis assez confiant. Aujourd’hui de plus en plus de gens connaissent l’application.

Quelles ont été les difficultés rencontrées dans le cadre de tes projets et de Coco en particulier ?

Alors les difficultés j’y suis encore, il n’y a pas encore de retour sur investissement. Le problème est que les îles sont petites. D’un côté l’avantage est que si le service est bien l’information circulent rapidement mais d’un autre côté ça reste un marché restreint. Il faut trouver la clientèle capable d’acheter. Les mentalités prennent du temps à évoluer à ce niveau (numérique). Les gens ne sont pas encore habitués à acheter en ligne, ils préfèrent aller sur place. Ça commence à venir chez les jeunes et  ils sont très ouverts , surtout si le truc leur permet d’avancer.

Existe-t-il un écosystème numérique important aux Antilles selon toi ? Y a-t-il des personnes prêtent à aider les jeunes dans ce domaine ?

De ce que j’ai vu ça a l’air d’être en train de bouger, je suis tout nouveau mais je vois qu’il y a pas mal d’appels à projets qui sont en train de se faire et des aides qui se débloquent pour aider les projets du domaine. Ça met un peu de temps mais ça se développe petit à petit. Il y a souvent des concours avec des banques etc. Souvent je reçois des informations de concours pour aider les jeunes qui veulent se lancer.

Coco s’implante en Guadeloupe, comment se passe l’implantation dans un nouveau marché ?

Nous avons lancé l’appli en Guyane , à Saint-Martin et prochainement elle sera disponible  à la Réunion . Pour se lancer ailleurs on essaye, on communique via les réseaux sociaux, on essaye de recruter des chauffeurs. En Guadeloupe il y a de la concurrence mais cela ne dérange pas parce que ça limite le travail de communication sur ce type d’activité. Les gens possèdent déjà une certaine culture en la matière. En Guyane c’est tout récent en Guadeloupe ça avance petit à petit et à Saint-Martin ça vient d’être lancé. Et puis que ce soit en Guadeloupe où en Martinique ça reste la même communauté, les gens parlent bien entre eux et échangent.

L’application pourrait-elle être exporter dans de plus grande îles des Caraïbes ?

Oui bien sûr. Après la Réunion l’objectif est de passer l’application en anglais pour toucher la partie anglophone de Saint-Martin (Sint-Maarten) après il y a Saint-Bart. 
À Trinidad et Tobago il y a déjà Uber, une implantation là-bas serait plus compliquée. Il sera toujours possible d’être présent en Dominique ou à Saint- Lucie mais pour l’instant nous n’en sommes pas là.

As-tu d’autres projets , une application Coco version bateaux peut-être ?

(Rires) On a déjà eu une discussion à ce sujet à l’issue d’un bug  de l’appli mais pourquoi pas (un chauffeur était signalé au beau milieu de la mer). Pour le moment l’objectif est de lancer un système de livraison  l’an prochain. Les conducteurs pourront à la fois prendre des passagers des plats à livrer, ça leur fera plus de courses. Il y aura une application pour les clients et une autre où les restaurants pourront proposer leurs plats. CocoEAT ! (rire)

Coco propose désormais ses services sur l’île de la  Réunion dans l’Océan indien et commencera les livraisons  en début 2019. 

Coco à prendre sans modération !  

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